Bonjour la Méditerranée
Navigations méditerranéennes
Départ de Gibraltar avec le « levante », ce vent d’est fréquent dans le détroit, en opposition au « poniente », vent d’ouest qui nous avait poussés à 8 nd à notre arrivée.
Vent dans le nez, mer courte, notre apprentissage de la Méditerranée ne commence pas sous de bons hospices !
Premier bord vers l’Afrique, jusqu’en limite du rail réservé aux cargos, puis nous virons vers ce qui devrait être notre première escale : Cartagena.
Apres nous avoir bien secoué, mais aussi bien fait progressé, le vent se calme peu à peu, la mer aussi puis, sans trop savoir pourquoi, tout s’arrête, presque d’un coup. Plus de vent, la mer lisse comme la main… surprise, c’est la pétole, qui fait que les bateaux en méditerranée n’usent que peu leur génois…
Comme tout le monde, nous l’enroulons et faisons route au moteur tout en gardant la grand voile haute pour limiter le petit roulis parfois désagréable… ce petit roulis qui vous fait rater la tasse au moment de verser le café dedans, qui vous déséquilibre juste quand vous avez besoin de vous déplacer, confiant dans cette mer d’huile… d’où naît-il ? Quelles forces entrent en jeu ? Comment cette minuscule vaguelette venue d’on ne sait où, arrive t-elle à faire bouger les 7 tonnes et demi du bateau dans un mouvement si brusque ? Mystère !
A la tombée de la nuit, le vent revient un peu. On renvoie de la toile, hélas, pas pour très longtemps. En plus, ce « levante » avait mis du Nord dans son Est et nous n’étions plus sur la route directe ! De toute façon comme il nous laisse à nouveau tomber, c’est au moteur que nous regagnons les milles perdus.
La lune, gibbeuse, se reflète dans l’eau une bonne partie de la nuit. Quelques troupes de dauphins, noirs et blancs et plus petits que les gros gris de l’Atlantique, viennent tourner autour du bateau mais ne restent pas…. Pas assez rapide Ca’d’Oro ?
Même chose le lendemain, valse hésitation de la météo entre vent fort dans le nez et pétole. La chaleur est aussi de la partie, on est au sud et on cherche l’ombre. On se trempe les pieds dans l’eau mais elle doit être à plus de 25°, pas vraiment rafraichissante. Cette eau est très bleue, pas verte comme chez nous, une histoire de plancton ?
Dans l’après midi, nous longeons « la Costa del Sol », complètement défigurée par les Km² de serres. Ce n’est plus la « Costa del Sol » mais la « Costa des légumes ».
Les fonds ont bien remonté, passant de 800m à moins de 50 dans la bande côtière assez étroite. La ligne de traîne que j’avais mise à l’eau le matin, sans conviction, se tend d’un coup au moment où nous passons au milieu d’une petite flottille de pêchoux du dimanche. Encore une bonite. 1kg2…. Ça augmente en taille et c’est une belle bataille pour la ramener au bateau.
Le moral est au beau fixe pour attaquer la deuxième nuit. Catherine prend le 1er quart…. Quelques ajustements sur le cap du pilote automatique et une veille très cool car ni pêcheurs ni bouées et autres flotteurs par ces grands fonds. Les cargos passent plus loin et nous les voyons de loin, de plus, l’AIS est branché en permanence. Outre les bateaux de plus de 20 m pour qui ce dispositif est obligatoire, de nombreux bateaux de plaisance et de petite pêche côtière en sont équipés. Cela permet de connaitre le nom, la position, la vitesse et le cap de tous les bateaux est visible sur l’AIS dans un rayon de 24 milles nautiques.
Nous passons notre temps entre lecture, tablette et ordinateur, à écrire les pages de ce blog entre autre. La nuit passe en compagnie des phares, nombreux sur cette côte. Au petit matin, le vent permet de nous reposer les oreilles, 3 heures sans moteur ! Puis tout rentre dans l’ordre méditerranéen…. pétole… moteur. En fin d’après midi, quelques heures avant l’arrivée, le vent n’est plus franchement contre nous et aide le moteur à nous propulser à 6nd vers le port de Cartagena.
De prime abord, pas très beau l’endroit ! Mais une fois passé les installations du port pétrolier et des bassins de commerce, nous découvrons une petite ville surement intéressante, des fortifications médiévales, des vestiges romains, des collines bien arborées … mais pour ce soir, c’est douche et au lit…….