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Ca d'Oro sur la grande Bleue

Cap à l’ouest

3 Janvier 2020 , Rédigé par Vincent et Catherine Crespy

A Vitry le François, pas d’erreur, à l’Est, le canal vers le Rhin et à l’ouest, le canal latéral à la Marne car celle ci est encore trop peu profonde et surtout trop sinueuse pour la navigation.

Premier arrêt à Pogny pour « bidonner ». deux aller-retour à la station service distance de 800m et c’est 120 litres qui viennent redonner un peu d’autonomie à notre moteur.

Nous ne nous arrêterons pas à Châlon en Champagne car nous avons de la route pour rejoindre la Rochelle.

A Condé sur Marne, nous laissons  à droite l’embranchement vers Reims  que nos compagnons danois ont dû prendre pour rejoindre leur pays via le canal du nord et la Belgique.

C’est à Mareuil sur AY que nous abordons dans une belle halte nautique. Nous sommes en plein coeur du vignoble champenois.

paysage champenois

paysage champenois

Les vignes sont partout et il y a plus de négociants en champagne que de boutiques dans ce village. D’ailleurs, pour compléter notre stock de provisions, nous nous arrêtons sur le quai d’attente de l’écluse d’Ay car j’ai vu sur google map qu’un supermarché était à portée de caddy.

A Epernay, c’est la fin du canal latéral et nous naviguons enfin sur la Marne. Dans cette partie, la rivière fait encore de nombreuses boucles et il y a encore de temps en temps des dérivations qui nous rappellent le canal. Sur les rives, de moins en moins de vignes, peu de pécheurs et hors des villages, pas de belles demeures au bord de l’eau. Par contre, nous croisons plusieurs péniches chargées de grains. Ce côté ci du versant semble plus actif que le versant bourguignon.

 A Dormans, le ponton de la halte nautique est rive droite et le bourg rive gauche. Nous passons le pont afin d’aller dîner en ville. Pas de chance, à part un kebab, rien d’ouvert.

Sur la Marne, peu d’écluses, et notre moyenne kilométrique augmente d’autant que le courant, même faible, est avec nous. Passé Chateau Thierry, les boucles prennent de l’amplitude et si nous faisons globalement de l’ouest, le compas du bateau oscille de 180 à 360°  avec même des petits retours vers l’Est, notamment à Armentières en Brie

sur la Marne, les oies ont remplacé les cygnes

sur la Marne, les oies ont remplacé les cygnes

A Meaux, nous quittons la Marne pour le canal de Meaux à Chalifert. Arrivés au bout du canal, nous apprenons que l’écluse est en panne. Un gros morceau de bois bloque un ventail de la porte amont. Les plongeurs ne pouvant pas intervenir avant 18 H, nous retournons sur nos pas car nous avons remarqué qu’un quai était libre à Esbly. Nous y passons l’après midi à observer deux familles de cygnes se disputer la place. Les deux mâles battent des ailes, se rengorgent, se font face, mais sans jamais se toucher ni se porter de coup de bec. Le manège dure un bon quart d’heure et les deux lascars se séparent et retrouvent leur femelles et leur progéniture et alors que l’on croyait à un match nul, les deux protagonistes se ruent à nouveau l’un vers l’autre et recommencent leur joute pour un nouveau quart d’heure, puis rompent et ainsi de suite une bonne partie de l’après midi. Après deux heures de ce manège, sans que nous ayons pu voir qui avait le plus impressionné l’autre, une des deux familles cède la place et va voir plus loin si l’herbe y est aussi bonne.

jolie peniche sur le quai d'Esbly et une des deux familles de cygne

jolie peniche sur le quai d'Esbly et une des deux familles de cygne

Réveil brutal le matin... une péniche vide veut ma place et,  pas vraiment réveillé, je vois l’étrave du monstre à 20 ctm de mon mât et surtout de ma girouette. Pas le temps de réfléchir ou de discuter... moteur, largage des aussières et départ en trombe... un peu plus loin, sur le quai des silos il y a déjà 3 autres péniches qui attendent leur chargement de céréale. La panne d’hier à désorganisé le trafic et les plaisanciers en font les frais.

L’écluse de Chalifert est opérationnelle et une fois passé le tunnel qui la suit, nous nous retrouvons à nouveau dans la Marne et nous nous amarrons en milieu d’après midi au port de Nogent. Grand port de plaisance dont les tarifs approchent ceux de la côte atlantique.

Comme il n’est pas trop tard, nous repérons un supermarché pas trop loin. Hélas cette superette est vraiment petite et n’a pas dans ses rayons ce que nous cherchons. Au bout d’un long boulevard, nous trouvons enfin ce que nous cherchons. Au retour, nous longeons une propriété où quelques pieds de vigne dépassent du muret.... le petit vin blanc célèbre vient peut être de là ...

les vignes de Nogent

les vignes de Nogent

Le soir, nous faisons de savants calculs pour connaître l’heure de notre départ afin de passer Paris sans être embêtés par les nombreux bateaux mouches et sans être bloqués non plus au feu de l’ile de la Cité.
En effet, le passage entre l’île saint Louis et l’île de la Cité, le seul possible en descendant, est un passage à circulation alternée appelée « alternat ». pour les avalants que nous sommes, le passage est ouvert de H+35mn à H+50mn, sachant que si nous nous engageons à H+50, nous avons 10 mn pour franchir le passage avant que le feu ne devienne vert pour les montants.... 

La décision est prise, nous partons à 8h, ce qui devrait nous donner un peu de marge au cas où une écluse serait montante au moment où nous nous y présentons.

Juste après Nogent, nous passons à Joinville et son célèbre bal « chez Gégène » puis prenons un nouveau tunnel qui donne dans le canal de St Maur ce qui évite de faire le grand tour de cette agglomération. L’écluse de sortie de ce tunnel est déjà occupée par une péniche montante. Heureusement que nous avions prévu large mais le timing est serré et c’est à bonne allure que nous rejoignons la Seine à Charenton le pont.

la plus célèbre guinguette de Joinville le Pont

la plus célèbre guinguette de Joinville le Pont

Le courant y est un peu plus fort et nous arrivons à l’alternat  entre une péniche qui nous devance et un bateau de plaisance  immatriculé aux Sables d’Olonnes, avec qui nous traverserons Paris sans encombre, ne croisant sur la route qu’un seul bateau mouche, la majorité des autres étant à quai, embarquant leurs passagers pour l’heure du déjeuner.

La navigation étant tranquille, Catherine s’installe à l’avant et mitraille à tout va les monuments de Paris.

à droite sur le pont, le feu vert de l'alternat.... au fond, NDdParis

à droite sur le pont, le feu vert de l'alternat.... au fond, NDdParis

sous les ponts de Paris
sous les ponts de Paris
sous les ponts de Paris
sous les ponts de Paris

sous les ponts de Paris

la grande dame de fer

la grande dame de fer

pas encore New York

pas encore New York

Apres la tour Effel, la Seine plonge au sud pour contourner Boulogne-Billancourt, remonte  vers Neuilly, part vers l’Est jusqu’à Saint Denis, revient vers l’ouest et Bougival où nous espérons trouver un bout de quai libre.

Rien d’engageant pour une escale. Nous téléphonons à Marc et Françoise car nous avons rendez vous avec eux pour passer une soirée ensemble. Marc nous assure qu’il y a un ponton à La Frette.  Effectivement, juste à coté du club de voile, un ponton nous attend, une dizaine de mètres et libre. Ouf ! nous nous y amarrons, bien content de notre journée. Françoise et Marc nous rejoignent à bord. Nous prenons un rafraîchissement avant d’aller passer une excellente soirée chez eux à Sartrouville, à deux pas d’ici.

la halte de La Frette

la halte de La Frette

Le lendemain, nous quittons notre pontons pour Vernon. Moins de péniches à Conflans Saint Honorine que dans mon souvenir, mais plus de bungalows sur les îles entre Seine et dérivations, certains très coquets.

chalets de WE sur les iles du cotés de Meudan

chalets de WE sur les iles du cotés de Meudan

Aux Mureaux, nous passons devant le Yacht Club d’ile de France où j’ai livré des bateaux il y a une dizaine d’années. Après Mantes la Jolie, le fleuve traverse la campagne jusqu’à Vernon, notre escale du jour. Problème, le quai est bien occupé et un paquebot fluvial déborde largement de sa place. Alors que nous cherchons une solution, le propriétaire d’un remorqueur de Seine nous propose gentiment de nous mettre à couple. Après nous être dégourdi les jambes en visitant cette belle ville, nous discutons avec nos voisins. Leur bateau, magnifiquement aménagé les contraint à rester sur la Seine. Trop large pour les écluses en amont de Paris et non homologué mer pour aller plus loin que Rouen.

quelque part sur les bords de Seine

quelque part sur les bords de Seine

Vernon
Vernon
Vernon

Vernon

Quelques jolis villages bordent la Seine entre Vernon et Poses, comme Le Petit Andely et son château.

A Poses nous trouvons un bout de quai sympathique où nous sommes accueillis par un gentil matou prêt à s’installer à bord. Visite du village et du barrage.

bords de Seine
bords de Seine
bords de Seine

bords de Seine

Pose, dernière escale sur la Seine "canalisée"

Pose, dernière escale sur la Seine "canalisée"

Poses, c’est aussi la dernière écluse, nous quittons le fleuve canalisé et retrouvons les marées. Direction Rouen où nous avons rendez vous pour re-mâter le bateau dans le port de plaisance situé à la sortie de la ville. Nous avons aussi rendez vous avec Thierry et Marie que nous avions reçu à bord en Sardaigne et Sicile. Ils habitent une jolie maison sur les pentes de Mont Saint Aignan, avec la ville et la Seine comme panorama. Nous y passons une soirée très agréable.

Si à Port Saint Louis du Rhône les grutiers avaient été très efficaces, ici, il nous faudra 2h30 pour  voir les mâts enfin à leur place. L’après midi est consacré au réglage des haubans et au branchement des fils de la radio et de l’AIS. Sur le site de Marine Trafic notre trace est une belle ligne droite entre l’embouchure du Rhône et Rouen .... j’en suis tout rêveur, effacées les boucles de la Marne, celle de la Seine, notre virée en Champagne....

Le lendemain, nous avitaillons sous la pluie. Comme le dit Thierry, nous voyons le vrai visage de la Normandie... Heureusement la soirée est plus clémente et après un petit dîner  à bord, nos amis nous font découvrir la vieille ville by-night et nous terminons cette visite par le son et lumière sur la façade de la cathédrale, magnifique.

à Rouen, Ca'd'Oro retrouve sa dignité

à Rouen, Ca'd'Oro retrouve sa dignité

apperçu du "son et lumière"  sur la façade de la cathédrale

apperçu du "son et lumière" sur la façade de la cathédrale

Comme indiqué dans le guide nautique, nous partons deux heures avant marée haute pour bénéficier au maximum du courant. A mi marrée nous fonçons à 10 noeuds. Par contre, dans les boucles de la Seine orientées vers l’Ouest, le vent contre le courant lève un gros clapot... d’autant plus gros que le vent se renforce en début d’après midi. Passé Tancarville la Seine s‘élargit, le courant se renverse, la vitesse chute et nous avons tout le loisir d’admirer le monumental pont de Normandie. Enfin nous découvrons l’entrée de Honfleur. Virage à gauche, les portes du port sont ouvertes, le ponton visiteur est plein et nous nous amarrons à couple d’un catamaran anglais dont le propriétaire prépare le démâtage en vue de faire la route inverse de la nôtre. Pour nous, le chemin des écoliers, c’est fini, nous sommes vraiment de retour en mer, la preuve ? il y a du goémon sur l’estran ....

le pont de Normandie

le pont de Normandie

Honfleur vue du ponton d'accueil

Honfleur vue du ponton d'accueil

goémon sur l'estran..... nous sommes bien en Manche

goémon sur l'estran..... nous sommes bien en Manche

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