Retour au pays

Nous profitons du franc soleil pour passer deux jours à Honfleur. Le port ne m’était pas inconnu car j’y avais fait escale en régate il y a 45 ans de ça mais il me semble qu’il y avait moins de restaurants et de bistros sur les quais.

Malgré le tourisme de masse, la ville est attrayante. Le granit, l’ardoise, les colombages forment une architecture moins austère qu’on ne pourrait le penser.

En deuxième rideau, l’église, elle aussi en colombage et torchis, est sublime. De nombreuses boutiques dans les rues adjacentes drainent le touriste jusqu’à la plage ou à la promenade qui longe le chenal

Honfleur, l’église en bois, magnifique

Honfleur, le port, charmant

Honfleur, mélange de briques, colombages, d'ardoises...

Honfleur....

Hélas, le temps nous est compté car nous avons des amis à voir sur la route du retour. Nous quittons Honfleur 1h avant la marée haute du matin  afin de bénéficier du courant qui nous poussera vers le Calvados ou le Cotentin. Le vent est assez soutenu mais de face. Fatigués par une journée de saute mouton dans le clapot, au lieu de persévérer vers Grandcamp, nous tournons à gauche pour nous reposer à Port en Bessin. Port de pêche très actif peu tourné vers la plaisance. Peu de commodités. Nous quittons sans regret cet environnement pour viser Saint Vaast la Hougue dont on nous a dit le plus grand bien. Travers au vent et courant descendant, nous longeons à bonne vitesse les îles Saint Marcouf et arrivons à destination à marée basse. Il faut attendre au mouillage que les portes du port s’ouvrent. Heureusement le vent d’OSO est bien coupé par les fortifications Vauban et l’attente est paisible. A l’ouvertures des portes, nous sommes une dizaine de bateaux à entrer dans le port. L’ambiance sur les pontons visiteurs est assez sympa et tout le monde aide les nouveaux arrivants pour l’amarrage. Ce premier soir, nous n’irons pas plus loin que les sanitaires pour prendre une bonne douche méritée.

Le lendemain, recherche d’un supermarket... il n’est plus où le situe "google map" et après avoir un peu erré, nous nous retrouvons dans une petite zone commerciale toute neuve à la sortie de la ville. En revenant au bateau, nous achetons deux douzaines d’huitres puisqu’il parait que ce sont les meilleures de France.... je ne sais pas si ce sont les meilleures mais effectivement elles sont vraiment délicieuses.

L’après midi, visite de la ville. Visite raccourcie à cause de la pluie. Nous profitons de ce temps pour m’acheter une veste de ciré, puisque l’autre est à la maison, et oui, en méditerranée, pas besoin de ciré....j’avais juste oublié que cette année, nous passions par la Normandie et la Bretagne...
Le vent résolument d’OSO et persistant à souffler grand frais nous bloque une journée de plus ici mais il ne pleut plus. A défaut de visiter l’île de Tatihou, très (trop ?)  fréquentée, nous allons faire le tour des remparts de la tour Vauban.

St Vaast, vue vers l’île Tatihou

le mobilier urbain ne s'envolera pas avec le vent

petite chapelle

St Vaast, fortifications Vauban

jour de départ, jolie brise, Tatihou et fort Vauban en arrière plan

Le vent se calme  un peu et nous en profitons pour passer la pointe de Barfleur et le phare de Gatteville. Le vent forcit un peu quand nous entrons dans la rade de Cherbourg par la passe de l’Est. Nous trouvons une place sous le vent du ponton visiteurs dans le port de Chantereyne. Ca’d’Oro retrouve son port d’origine, quand il s’appelait « Mr Victor ».

Nous restons scotchés au ponton 4 jours, le vent restant obstinément fort et d’ouest.  Nous avons le temps de nous promener dans Cherbourg, mais en  cette deuxième quinzaine d’août, beaucoup de boutiques sont fermées, les propriétaires étant en vacance au soleil.... nous visitons une vieille abbaye au ¾ détruite, le musée des beaux arts, la galerie commerciale des Eléïs qui donne sur le bassin à flots, le marché et quelques terrasses de bistro où nous passons le temps.

Cherbourg, port Chantereyne

les parapluies......

cathédrale

abbaye de Notre dame du vœu

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Le temps qui file et qui ne nous permet plus de faire les haltes prévues. Nous ne passerons ni à Grandville, ni à Saint Malo.

La météo est bonne et nous partons pour une trentaine d’heures de navigation puisque nous visons l’Aber Vrac’h. Nous arrivons un peu près l’heure de la renverse au cap de la Hague et le courant commence à nous porter vers les anglo-normandes. A terre, les hauts fonds provoquent de belles marmites bouillonnantes mais nous passons à bonne distance de ces phénomènes plus ou moins dangereux.

Vent dans le nez mais courant portant, nous sommes rapidement entre Guernesey et Serq.

La nuit tombe et les phares environnants s’allument les uns après les autres. Ils ponctueront notre nuit de leurs éclats réguliers. Nous croisons au large des Sept Îles, près de Perros-Guirec, au petit matin. Le vent tombe un peu et nous nous aidons du moteur pour arriver à l’Aber Vac’h avant la renverse. La houle qui a grossi déferle en gerbes magnifiques sur les roches environnantes mais, le chenal étant large et franc, aucune inquiétude à bord. Passé le premier coude, à hauteur de l’île Stagadon, la baie s’élargit d’autant que la marée est haute. Plus tard, cette baie désertée par la marée laisse voir ses parcs à huîtres et ce qui était des îlots 6 heures plus tôt n’en sont plus.

Petite balade jusque l’abbaye des anges, fermée pour cause de travaux.

Le soir, tard, Thierry mon copain rouannais, fait escale lui aussi à l’AberVac’h. Il aide un ami à convoyer son bateau vers la haute normandie. Une anecdote par ci, une histoire par là, nous nous couchons fort tard...

phare de l’île Vierge, un des plus haut d’Europe

l'Aber Vrac'h (ou Wrac'h ?)

le petit port

Le lendemain, nous quittons l’aber pour Camaret. Presqu’à la sortie du chenal, nous doublons un bateau désemparé. Pas de vent, et en panne de moteur, il menace d’être poussé par la houle sur les roches alentours. Nous leur passons une amarre et faisons demi tour. Direction le port. Après avoir confié notre remorqué au zodiac du port, nous reprenons le chenal. Dans l’histoire, nous avons perdu 1h30 ce qui nous sera peut être préjudiciable dans le chenal du Four qui sépare la pointe du Conquet aux îles de Molènes. Le vent faible nous pousse à utiliser le moteur et quitte à marcher au moteur, nous poussons la machine et rattrapons le temps perdu. A hauteur du Conquet, le vent d’Est se lève et nous finissons à la voile et au près jusqu’à Camaret.

la pointe Saint Mathieu, juste au sud du Conquet

Camaret, le port

le fort Vauban et la chapelle Notre Dame de Roquamadour

Le temps de s’amarrer, nous amis Isa et Jean Eude, qui sont en vacance dans le coin nous rejoignent. Nous profitons de leur voiture pour ravitailler. Le soir, après un petit dîner crêpes, succulentes il faut le dire, nous faisons une balade digestive vers l’anse de Pen Hat, en passant par les alignements de Lagatjar, moins connus que ceux de Carnac mais quand même impressionnants. Au bout de la plage où malgré l’heure, de nombreux surfeurs profitent encore de la houle, nous longeons les ruines d’un vrai faux château, le manoir Saint-Pol Roux, construit à la fin du 19eme par un poète surréaliste et détruit par les Anglais en 44.

les alignements de Lagatjar

l'anse de Pen Hat, très prisée des surfeurs

le manoir de St-Pol Roux

Après une nuit calme, nous embarquons nos amis pour un pique-nique dans la baie de Pen Hir. Pour y aller, nous passons entre les îlots du Toulinguet et la presqu’île, puis nous contournons le Tas de Pois, impressionnant alignement d’îlots dans la continuité de la pointe de Pen Hir.

Mouillage dans la baie en compagnie de plusieurs autres bateaux dont un très beau traditionnel.

Au retour, nous osons passer entre le Tas de Pois ouest et la Fourche. 10 m d’eau sous la quille mais les îlots sont peu accorts.

pointe du Toulinguet

les tas de pois

baie de Pen Hir

Départ tôt  le matin suivant car nous avons au programme la traversée de la baie de Douarnenez, le raz de Sein, la baie d’Audierne et la pointe de Penmarc’h, avant d’arriver en fin d’après midi à Lesconyl.

Petit village et petit port un peu mort en ce dimanche de fin août.

L’étape suivante nous amène à Port Louis, dans la rade de Lorient. Ça y est, nous retrouvons des endroits connus...

la belle marine dans les alentours de Lorient

La longue glissade vers la Rochelle passera par la Trinité, la Turballe, Port Joinville sur l’ile d’Yeu, le quai Garnier, aux Sables d’Olonne. Nous nous baladons dans l’île Penotte qui n’est pas une île mais un petit quartier, entre la plage et le bassin des chalutiers, dont les ruelles sont magnifiquement décorées de fresques naïves en coquillages.

la Ste Trinité à la Trinité (en arrière plan, les mats ailes des multicoques "ultim"

île Penotte aux Sables d'Olonne

Avant de clore notre périple, nous faisons une halte à Ars en Ré où je découvre que les huîtres y sont moins bonnes que celle de Saint Vaast la Hougue ! Pour être tout à fait franc, en fin de saison, il ne devait rester que les fonds de poche donc des huîtres très maigres et sans aucun goût. Depuis, nous avons bien sûr eu l’occasion de manger des huîtres de l’île de Ré et elles étaient délicieuses. Se promener dans les marais, manger une crêpe au Commerce, découvrir les nouvelles aquarelles de Philippe Deschamps dans la petite gare, que du plaisir...

chenal d'Ars en Ré

Départ au petit matin frisquet et tout gris, remontée du pertuis contre le courant, passage sous le pont de l’île de Ré à l’étale de basse mer, arrivée aux Minimes.

Et signe que la boucle est bouclée, c’est Emmanuel qui vient nous chercher au bateau, lui qui nous y avait amenés en Avril 2015 

Demain le bateau sort de l’eau et va passer l’hiver devant le chantier Naval Force 3 où je vais lui refaire une beauté et surtout m’occuper des fuites (cadènes, vannes de WC, presse étoupe de l’arbre d’hélice)

Au bout de ces 5 années, nous tenons à remercier particulièrement Armelle et Olivier, l’équipage de « le Sud » dont vous pouvez lire les aventures ici https://stw.fr/fr/blogs/je-suis-un-sans-marina-fixe/2012-03-23-20042005-ma-jeunesse

Ca'd'Oro, fin pret pour travaux