Cote d'Azur
Premier port en arrivant d’Italie, Menton. Une partie de la vieille ville s’étage sur les contreforts des Alpes. Ça pourrait être très joli sans les échafaudages qui enrubannent la basilique.
Contrairement aux ports italiens, ici, le personnel de la marina ne se déplace pas pour vous prendre les aussières et donner la pendille. Heureusement, il y a des personnes à bord du bateau qui jouxte la place qui nous a été attribuée à la radio et qui, gentiment, viennent nous aider.
Petite balade en fin d’après midi sur les quais. Nous prendrons le temps de visiter la ville demain puisque nous sommes bloqués par le sirocco.
Le matin suivant, petit tour au marché. Nous sommes surpris par les prix des fruits et légumes. Le double de l’Italie au bas mot !!! 7€ le kilo de citrons locaux... même si le citron de Menton bénéficie d’une IGP, ceci n’explique pas cela !
Nous quittons donc le marché le cabas vide en direction d’une moyenne surface où les prix sont un peu plus raisonnables.
En revenant au bateau, promenade dans les rues piétonnes très achalandées. Beaucoup d’hôtels aussi, datant pour la majorité de la belle époque, légèrement délabrés, n’ayant plus que 3 étoiles ou tout simplement fermés.
Nous déplorons que le musée Jean Cocteau soit fermé suite aux inondations de 2017. Heureusement, au début du quai de la capitainerie, le vieux bastion que la municipalité avait mis à la disposition de l’artiste est ouvert et la visite très intéressante. Ensuite, nous allons prendre le frais dans le jardin botanique riche d’une très belle collection de plantes des régions chaudes.
Petit rafraîchissement devant le port en regardant danser les bateaux qui sont face à l’entrée du port. Le sirocco a levé la mer et une petite houle envahit la moitié du port. Ca’ d’Oro est côté nord et peu impacté par ce phénomène.
Le sirocco calmé, nous quittons Menton pour Nice. Devant Monaco, quelques gros yachts mais l’un d’entre eux nous surprend. Un bunker gris de 142 m équipé de 3 mâts. A côté un vieux bateau à l’ancienne avec sa cheminée monumentale, bien que moitié moins long, lui tient la dragée haute.
A Nice, après avoir laissé Ca’d’Oro au vieux port, Jean Michel, un cousin de Catherine vient nous chercher pour passer le WE. Balade dans le vieux Nice, montée dans les jardins du château, petite soirée dans un restaurant spécialiste de la cuisine locale et glace chez un des meilleurs glaciers de France (selon un célèbre site de notation des métiers de bouche).
Après une nuit dans un vrai lit, Jean Michel et Anne nous emmènent en montagne. Valbergue est une station de sport d’hiver mais a développé des activités estivales, dont un « sentier des planètes » Pente assez douce, 300 m de dénivelé je crois, et tout au long de la piste, le système solaire est représenté à son échelle. On part du Soleil, on arrive très vite à Mercure, on passe Vénus, la Terre et Mars sans être encore essoufflé. Jupiter n’est pas si loin que ça et quand on arrive à Saturne, il commence à faire faim ! Pique-nique sur les bords d’un lac de retenue qui, l’hiver, alimente les canons à neige. La pause déjeuner finie, nous partons à la recherche d’ Uranus et nous finirons tout en haut des pistes par trouver Neptune à qui bien sûr, en bon marin, je fais révérence. Descente facile malgré la chaleur et boisson réconfortante à l’arrivée.
Retour à Nice, où Loric et Marie, la fille aînée d’Anne et de Jean Michel, se sont joints à nous pour le dîner. Il fait plus beau qu’à notre dernière rencontre en Corse où la pluie avait gâché notre balade en bateau dans la baie de Saint Cyprien. A minuit, jean Michel nous ramène sur Ca’d’Oro.
Très bon WE, dommage que Nice soit si loin de La Rochelle.
Nous quittons Nice pour le petit port de La Rague, à deux pas de Mandelieu la Napoule. Nous y avons rendez vous avec Joël, avec qui nous avions navigué dans les Ioniennes. « Petite Sirène », son bateau a fait peau neuve... isolation totale, beau poêle, belles menuiseries intérieures, presque tout est prêt pour la prochaine grande croisière de Joël, les îles Lofoten au nord de la Norvège. Soirée sympa qui aurait pu être nostalgique et qui ne le fut pas , puisque nous n’avons parlé que de nos croisières futures.
Après La Rague, nous visons le golfe de Saint Tropez. Mais pas question d’aller au port, trop cher. L’anse des Canebiers est là, juste à l’entrée du golfe, bien protégée des vents du moment. On mouille par 7 m d’eau, un peu à l’écart des bateaux déjà présents. Dans la journée, il y a bien quelques bateaux-promenade qui passent à frôler notre arrière. Mais au passage, nous profitons des commentaires des stewards sur les célébrités qui possèdent les riches villas du bord de mer.
Après une nuit calme, il nous faut penser au ravitaillement. La marina de Cogolin, au fond du golfe, offre deux avantages, un prix assez modique et un hypermarché presque à sa porte.
Nous zappons Port Cros et l’île du Levant et trouvons un bout de quai libre dans le port de Porquerolles. Ambiance très îlienne dans ce petit village surtout quand le dernier « ferry » a quitté le port.
Allez, le Rhône nous attend, il faut faire de l’ouest et dans nos différents guides, il est écrit beaucoup de bien de La Ciotat. Nous ne serons pas déçus. La ville s’est remise de la fermeture des chantiers navals. Les grands yachts viennent s’y faire faire un lifting. Le plus surprenant d’entre eux est équipé d’un voilier à bâbord et d’un runabout à tribord ... tant qu’à faire.
La ville est jolie, quelques rues piétonnes dans le quartier de l’imposante église, des restos et des bistrots tout autour du port, une promenade arborée qui va jusqu’aux plages en longeant la marina, neuve, mais moins charmante que le vieux port où nous sommes amarrés.
Ce soir, c’est fête de la musique. Des estrades ont été installées tous les 300 mètres autour du port et après le dîner, nous allons nous promener pour découvrir les diverses ambiances musicales. Plusieurs groupes de rock dont certains très bons, quelques chanteurs et chanteuses au talent discutable, un groupe de musique antillaise excellent et sur la scène la plus proche de notre bateau, un DJ qui fait plus de bruit que de musique.... pourtant, c’est le concert qui a le plus de monde... surtout des jeunes. On n’est plus à la page... D’ailleurs, pour les groupe de rock, la moyenne d’âge des musiciens se rapprochait plus de 60 que de 40 ...
En quittant La Ciotat, nous sommes impressionnés par les falaises imposantes qui protègent la ville des tempêtes hivernales.
Sur la route de Marseille, petit détour par les fameuses calanques de Cassis : Port Miou la plus profonde, Port Pin, la plus exposée à la houle et la calanque d’En-vau ... pas de mouillage autorisé et les bouées sont chères, mais nous n’avions pas l’intention d’y passer la nuit...
En arrivant sur Marseille, nous croisons une belle flottille de vieux bateaux, des auriques mais aussi des vieilles gloires comme « PalinodieII », le bateau de Gaston Deferre.
Nous nous amarrons au ponton d’accueil en attendant de trouver le maître du port qui ne répond pas à la VHF.Une heure après, il arrive tranquille, nous annonce qu’on va rester là, à l’entrée du port puisqu’il n’a pas de place ailleurs !!! Toute la soirée à danser au rythme des entrées et sorties des plaisanciers et des bateaux à passagers qui desservent les petits ports alentour et les îles du Frioul, d’autant que nous sommes dimanche !
Petit tour en ville pour découvrir que la Canebière ne fait pas le tour de la terre, puis visite du MuCEM , le musée dédié aux civilisations méditerranéennes que l’on a bien aimé et qui consacre une expo temporaire à Dubuffet... nous sommes restés dubitatifs.
Lundi, slalom entre les ferries qui quittent Marseille et les supertankers qui arrivent à Fos... nous parvenons quand même sans trop de difficultés à Port Saint Louis du Rhône.
Mardi, sous la canicule, nous partons en expédition pour trouver du bois afin de construire les supports des mâts quand le bateau sera démâté. L’après midi, un technicien vient voir le moteur. Pour lui, ce n’est pas un injecteur qui « déconne » mais un silent-bloc qui est légèrement affaissé. Comme le moteur tourne rond même à très haut régime, il nous donne son feu vert pour le reste de notre croisière. Le skipper du bateau voisin qui a assisté à l’affaire me donne un truc si jamais cela s’aggravait. Reprendre l’effort du moteur sur le silent-bloc avec une sangle à cliquet. Dans la foulée, j’achète une sangle à cliquet, on n’est jamais trop prudent.
Mardi, nous déposons les voiles et les bômes puis le mât d’artimon qui est monté sur charnière. Nous allons aussi faire un tour – 3 km en plein cagna - chez Navy-Service pour nous faire expliquer la procédure de démâtage.
Mercredi, comme il n’y a pas de station service sur le quai (en fait il y a une pompe de gasoil mais pour les bateaux professionnels) je bidonne. La station de l’intermarché est à une rue du port, donc équipé de mon diable et d’un jerrican, je fais des tours entre pompe et réservoir : 60 litres le 1er jour à la fraîche du matin et 60 litres le second jours mais le soir... erreur, les moustiques sont là !!! et pire que les moustiques, une espèce de moucherons piqueurs, les Phlébotomes appelés « arabies » par ici.
Jeudi, démâtage. Le grutier est hyper compétent et d’une gentillesse rare.
Amarré devant nous au quai de Navy-Service, en attente lui aussi d’être démâté, se trouve un bateau danois qui ressemble à Ca’d’Oro... pas étonnant, c’est un Victor 34 comme lui mais avec une finition différente : pas de teck, des hublots en verre montés sur cadre inox... etc... sans flagornerie, je crois que Ca’d’oro est plus beau.
Le vendredi soir, tout est prêt. Avitaillement, rangement des mâts et bômes, installation du bimini comme on peut, réservoirs pleins ... demain nous naviguerons en eau douce.